du Milobre de Bouisse

du Milobre de Bouisse Braque français, type Gascogne (grande taille)

Braque français, type Gascogne (grande taille)

Histoire du Braque Français retour au passé



















































Tous les chiens que nous connaissons en cette fin de 20éme siècle sont bien évidemment les descendants des chiens que possédaient nos ancêtres et de nombreux cynophiles passionnés ont cherché les origines de nos compagnons d’aujourd’hui.


 


Malheureusement , il est difficile de remonter le temps avec précision en ce domaine, car nos aïeux s’occupaient surtout d’efficacité à la chasse et fort peu de noircir du parchemin sur ce sujet. L’ancêtre du chien d’arrêt est certainement, le chien d’oysel qui, déjà au XIV° siècle, était employé, sur le pourtour méditerranéen de l’Europe, pour marquer les oiseaux, perdrix notamment, que le chasseur prenait au filet comme le pêcheur utilise encore de nos jours le filet épervier


 


 



Plus prés de nous, à la révolution, étaient fixés deux types de chiens couchants , un épagneul donc à poils longs et un braque à poils courts. Avec l’abolition des privilèges, les milliers de nouveaux chasseurs ont rapidement compris l’avantage d’un chien permettant la chasse pour soi et sur des terrains réduits aux limites de la propriété privée du citoyen par opposition au chien courant qui a besoin d’espace. ceci explique le très grand développement du chien d’arrêt au siècle dernier.


 


 


Depuis le début du XIXe siècle donc était généralement utilisé en France,
indépendamment de l’épagneul, un braque à la robe marron et blanche
dont le type général s’était fixé dans le Sud-Ouest de l’Europe. sélincourt en 1683 décrivait :…un chien généralement d’assez haute taille et de format robuste,
tête grosse, oreilles longues, museau carré, nez gros, lèvres pendantes, cou épais, pelage blanc avec des taches brunes.
Or, aujourd’hui encore, nous retrouvons ce type de chien en Italie avec le Braque italien, en Espagne avec le Perdiguero et dans le sud de la France avec le Braque français.


 


Cette vieille souche de chiens d’arrêt s’est répandue dans le reste de l’Europe et a subi diverses influences locales, diverses modifications par sélection mais aussi par croisement avec d’autres types de chiens. De ces manipulations naquirent notamment le Pointer, mais aussi diverses races et variétés de Braques en France et à l’étranger.
 


 


 


Au XIXe siècle, avec la généralisation de l’utilisation du chien d’arrêt, ces variétés de braques typés dans une région, prirent le nom de la province qui les avait vus se développer bien que, souvent, elles soient d’un nombre de familles réduites.
Il est frappant de voir que les descriptions et les lithographies de cette époque concernant des braques d’appellations diverses représentent toutes ce même type de chien. Je pense à des numéros de la chasse illustrée ou du  journal des chasseurs
en particulier.


 


 


C’est ce type de Braque Marron qui fut désigné comme le vieux braque français .
il avait essaimé un peu partout dans notre pays d’où son nom.
Puis, le snobisme bien français qui consiste à préférer ce qui n’est pas de chez nous, le fit régresser au profit des chiens anglais notamment. Il s’est alors replié en quelque sorte dans sa région d’origine, le sud de la France et en particulier la Gascogne.


 


Le nouvel essor du braque français est venu avec le XXe siècle. D’une part,
la demande de chiens s’est fait plus forte, mais surtout l’impulsion est venue
de deux’ grands connaisseurs en matière de chiens et d’élevage qui surent faire connaître et reconnaître les qualités exceptionnelles de ce chasseur infatigable.
Le docteur C.Castets qui a continué l’élevage du vieux braque commencé par son père en 1875 et fut le premier président du club du braque français et M. B. Senac-Lagrange, Gascon également, qui fut le second président du club et à qui l’on doit l’orientation vers la fixation d’un chien moins lourd et plus petit que celui décrit par les anciens.
 


 


 


 


Tant que les populations du Sud-Ouest, où le braque était très recherché, ont conservé un mode de vie et de travail traditionnel, elles ont sélectionné leurs chiens sur des qualités pratiques adaptées à leur terroir. Un chien de chasse se donnait ; on s’en procurait entre amis sur la connaissance pratique des qualités de chasse des géniteurs. Or, il se trouvait que ces qualités correspondaient à un physique. Pour battre la campagne du lever du soleil jusqu’au zénith, il faut être solide.


 


 


 


Certains pour faire évoluer la race, les ont amené à croiser des braques français avec n’importe quoi avant d’abandonner évidemment !


 


A la fin de la guerre de 1914, sous l’impulsion du Dr Castets et de M.Senac-Lagrange,
de gros efforts furent faits pour perpétuer la race de restaurer les bases saines avec des éleveurs amateurs et professionnels.
Il est regrettable que ces efforts ne furent pas conjugués.
Les uns s’efforçant de maintenir le type classique, les autres de moderniser raisonnablement  la race pour l’adapter aux besoins et aux goûts des chasseurs
de la génération des voitures, des appartements et du gibier décadent.
 


 


 


 


Sans vouloir être normand et avec le recul, je crois que les deux principes sont bons. D’une part, garder précieusement une souche initiale suffisamment vigoureuse pour permettre des retrempes éventuelles et, en tout état de cause, conserver un potentiel génétique précieux de ce qui pourrait rester le braque de Gascogne ou des Pyrénées. D’autre part aider le braque français à s’adapter à la chasse moderne car c’est la loi de la vie de s’adapter ou disparaître


 


 


 


Le braque français s’est donc adapté à la standardisation conventionnelle des chiens d’arrêt pour lesquels le moyen de se faire connaître, passe par des épreuves sans rapport avec la chasse pratique. Il a su y faire sa place. Petit à petit, il gagne, par ses qualités, la confiance des chasseurs dans des régions de plus en plus éloignées de ce qui reste son berceau, le midi pyrénéen. Par là, il justifie plus que jamais son nom de braque français tout en rappelant son origine en se rattachant à un des deux types que définissent ses standards, le Gascogne ou le Pyrénées.


 


Les conceptions des chasseurs d’aujourd’hui ne sont plus celles des anciens. Les braques d’aujourd’hui quêtent plus loin et plus vite que leurs ancêtres mais comme eux, ils ont un très bon nez et arrêtent bien et ferme. Ce chien, si doué par la chasse qu’on dit qu’il naît dressé, il a de plus, un tempérament extrêmement facile et nombreux sont les propriétaires de braques français qui ont la joie de chasser avec un chien qu’ils ont eux-mêmes initié à ce sport et qui, en retour, leur a appris à chasser.


 


P. FLORY